BiBLiOGRAPHiE
Les sables bleus
Il s'agit initialement de poèmes à consonance autobiographique. Bien qu'aucun nom, lieu ou date ne soient mentionnés, ils n'en restent pas moins suggérés et revêtent ainsi un caractère introspectif par lequel chaque lecteur pourra librement s'imaginer.
Le Projet
Commencé en mai 2022.
Il comporte 5 chapitres ponctués chacun par une épigraphe.
Les poèmes n'ont volontairement pas de titres.
Après deux ans d'écriture, de multiples relectures, corrections, réécritures partielles voir complètes.
Avril 2024, le manuscrit est sur sa dernière phase de relecture.
Mai 2024, encore une douzaine de relecture.
Novembre 2024, quelques corrections et réécritures se sont de nouveau imposées sur pas moins de 22 poèmes.
À suivre, le faire corriger et l'éditer.
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Présentation
LES SABLES BLEUS
C'est une part de vie : mon enfance et mon adolescence en Bretagne.
C'est la région qui, à ce jour, m'a le plus marqué, sans doute parce qu'une grande part de moi y a éclos.
J'y ai commencé à m'intéresser à l'art et est né ce désir d'être un jour artiste peintre.
Les poèmes de ce recueil sont autant de balises de vie en équilibre précaire sur les eaux agitées d'un chenal d'existence, vacillantes entre le flot et le jusant.
« Je devais les suivre pour être. »
Chapitre I
OÙ L’ESPRIT SE DISSOUT
Je serai bien l’enfant abandonné sur la jetée partie à la haute mer, le petit valet suivant l’allée dont le front touche le ciel.
Arthur RIMBAUD
Les illuminations : « Enfance. »
Du bras de mer
Sous le vaste cours
Des blandices astrales
Qui en toi
S’accumulent
Dans l’antichambre de l’esprit
Où de vierges ondes
Buissonnières
Offrent aux champs
Des mots d’écume
Bordés de sables bleus
Tu composes
Les plus beaux éclats
De vérité
Noués aux fragrances
Des choses
Des choses de l’âme
Au cœur des flots
Cette histoire
Ton histoire
Que l’on voudrait cueillir
En un bouquet de ciel
Comme des fleurs d’eau
Dans un jardin azur
Et dans les yeux des autres
Et dans le gris des cieux
S’accrochent aux branches
Les airs d’une incertaine frontière
Flottent dans un murmure
Lentement soupirent des voix
Exilées qui s’endorment
Au revers d'une flamme
S’éveillent alors
Un souffle
Une respiration
Aux méandres du cœur
Ce poème
De chair et de sang
La fortune
D’avoir du bleu
Dans les yeux.
Chapitre II
DES SOIFS QUE L’ON NE DIT PAS
Le rêveur a trempé ses doigts dans le bleu. Son corps est désormais de sable.
Jean-Michel MAULPOIX
« Une histoire de bleu. »
Sous des terres assoiffées
Bordent les racines
D’un songe d’ailes
Épris de long cours
J’aurais voulu un ciel
Que les vagues étreignent
Où se consument de ferveur
Tous les vœux des lendemains
Que de sel
Les fleurs deviennent
Suaves hélianthes
Au cœur des granits
De cette grêle fragrance
Qui dans la chair asémique
Se dévoie
Naissent
Un matin d'été
Une étincelle de l’aurore
Se peut-il que parfois
Les humbles regards
Nourrissent les amers
Inondent d’un même désir
Tout ce qui semble
Inaccessible
Par leur cœur éclos
D’une même lumière
Offerte à la mer.
Chapitre III
PARFUMS DE SEL
La source dit au gouffre amer :
« Je te donne, sans bruit ni gloire,
« Ce qui te manque, ô vaste mer !
« Une goutte d’eau qu’on peut boire. »
Victor HUGO
Les Contemplations : « En marche. »
Effluences d’heures incolores
S’effacent sans bruire
À l’ombre des carènes émaciées
Boivent les mers lunatiques
Ci-gît à flanc de falaise
Cette grise amertume
S’obstine à couvrir d’un linceul
Les dernières lueurs d’un fanal
Les amers se figent
Des voiles s’étarquent
Sous la Galerne
Leur chair se déchire
Un esquif efflanqué
Rague les fonds
Inlassablement
Cherche
Rêve
Les parfums de sel perdus.
Chapitre IV
LE BRUIT DE LA MER
Pourtant, chaque soir, dans mon cœur,
Cette sage et cette furie
Se rapprochent comme deux sœurs
Qui foulent la même prairie.
Comtesse de NOAILLES
Les forces éternelles : « Deux êtres luttent... »
Sur les lèvres d’une bouche vide
Un mot couvre un autre mot
Brise l’âme fendue
D’une acide saveur
Son ombre coiffée d’effroi
Pour mieux marquer sa raideur
Oracle d’un été salé
Sel qui mord
Sel qui ronge
Démange
Les paumes
Et la chair
Assèche les corps
Sans vie sur la grève
Elle bouillonne
Déraisonne
Feint de s’être rapprochée des récifs
Se brise en larmes de verre
Lame torque sur le derv.
Chapitre V
ET MÈNENT ALORS…
Toute flamme est d’origine aquatique.
NOVALIS
« À la fin tout devient poésie. »
Dans un éclat de ciel
Au chevet des méandres
En partance
Goûter à l’or
Aux fluences des mots
Sur la rive vermeil
À grandes brassées de premières lueurs
Offre à ton cœur un phare
Il y a plus de réel dans un feu
Que sous les fanges qui les estompent
En tout ce que tu portes
Des milliers d’aubes jaillissent
Au fil de l’eau
Se tresse en guipures
L’étoffe diaprée
Qui embrase le cœur
Déferle dans les veines
Et borde les yeux
Au-delà des flammes du couchant.